Installation de Solaris 10 sur mon PC

Où comment l'installation de The most advanced Operating System on the planet (dixit les gars de chez Sun) a failli virer au drame, et m'aura occupé tout le week-end ...

Normalement, j'avais prévu d'aller faire du shopping hier, car j'ai un grand besoin de meubles pour remplir l'espace vide de mon nouveau logement (et surtout son absence de rangements), mais il se trouve qu'à mon réveil samedi matin, le facteur était passé m'apporter une pile de factures[1], et vu qu'elles n'étaient pas petites, j'ai préféré faire mes comptes avant de me lancer dans des achats frénétiques. Après une bonne heure de calculs, le constat est simple : la situation (financière) est grave. Pas encore désespérée, soit, mais comme j'ai pas vraiment envie de me priver de sorties dans les mois qui viennent, je m'équiperai en mobilier plus tard !

Du coup, histoire d'occuper un peu la journée, je me suis lancé dans l'installation de la dernière version de Solaris[2] sur mon PC.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, on pourrait voir ma machine comme la version PC d'une R21 Turbodiesel avec un spoiler de 60 cm de haut sur le hayon : peu d'intérêt au final, mais ça en jette, et ça fait plaisir à son propriétaire. Pour résumer : 5 disques de 250 Go répartis sur 3 contrôleurs IDE, le tout monté dans un boîtier façon "élément de chaîne Hi-Fi".

Une première constatation : Solaris sur architecture Intel me fait penser à Linux. C'est pas évident de trouver du matos compatible.
Du coup, le pépère n'a daigné reconnaître qu'un seul des trois contrôleurs IDE. Bibi était bien emmerdé : le seul disque reconnu par Solaris était tout au fond de la boîte à sardine qui me sert d'UC, là où il faut compter 2 heures de main d'œuvre pour le remplacer par le disque de spare. Beaucoup trop long pour moi, je me suis décidé à sacrifier une partition Linux (vu qu'elle sont toutes montées en RAID, il n'y avait pas trop de risque). Et hop que je fais croire à Nunux que la deuxième des trois partitions du disque est en panne, que je la sors du volume RAID, et que je change son type en "Solaris". Ni vu ni connu, j't'embrouille, je relance l'installation de Solaris dessus.

Après une bonne heure, l'installation est terminée, j'ai un peu fait joujou avec l'environnement, et voilà que Mr Sun s'active dans la barre des tâches : Des mises à jour sont disponibles. Je la joue neuneu / cliquodrome, et pendant qu'il télécharge ses mises à jour, j'essaye de trouver un moyen de faire voir au système les deux autres contrôleurs IDE. Voilà qu'un gars sur le net suggère de mettre à jour un paramètre et de rebooter le bouzin. Ça tombe bien, certaines mises à jour nécessitent un reboot. On fera d'une pierre deux coups. En avant le reboot !

Cinq minutes plus tard, c'est la désolation : le boot loader de Solaris est tout cassé[3], et comme un con j'avais oublié de changer les références aux disques lorsque j'avais installé la carte contrôleur IDE et déplacé le deuxième disque de boot dessus. Du coup, y'a plus rien qui démarrait, la grosse merdasse en quelque sorte ...

J'ai passé le plus clair de la soirée d'hier à tenter de faire booter le Linux sans avoir à réinstaller le système, et j'avais presque réussi. J'en avais même profité pour créer une partition spécifique pour Solaris, après retaillage de celle du Linux (merci au RAID et au LVM qui m'ont permis de faire tout ça système actif). Bref, c'était le début de la fin des galères, et il était grand temps d'aller se coucher, je m'étais lancé un dernier petit album avant extinction automatique du système pour la nuit.

Rendu dans le lit, une pensée me traverse l'esprit : j'ai cassé et recréé la partition RAID de boot du Nunux, mais pas mis à jour le bootloader.
Puis une deuxième pensée : La flemme de redescendre, le bootloader se démerdera. Dodo..

Du coup ce matin, re-belote : plus rien ne bootait. Après moult tentatives de récupération du système depuis l'antique CD d'installation Debian, avec une version de noyau qui ne reconnaissait que le premier disque, comme Solaris, j'ai fini par me résigner à devoir en graver un plus récent. J'ai donc réinstallé Solaris, téléchargé une image ISO du dernier installateur Debian, et j'ai tenté de la graver. Résultat : un CD à la poubelle.
Heureusement qu'il me restait encore mon portable sous Linux !

J'ai enfin pu réinstaller un Linux tout propre, j'ai récupéré toutes mes données (ouf !), et je me suis remis à l'installation du bootloader Solaris.
Pas franchement mieux qu'hier : ça fait booter Solaris, mais je n'arrive pas à chaîner sur le GRUB Linux présent sur mon deuxième disque système.
En plus, le GRUB de Solaris oublie systématiquement l'option initrd dont j'ai absolument besoin pour faire démarrer mon nunux. Le salaud[4] !

M'enfin, l'essentiel est là : j'ai installé Solaris 10.
Ça m'aura pris le week-end, mais maintenant, ça c'est fait ...

Notes

[1] Ah, les joies du déménagement ! On s'en prend plein la tronche avec le nouveau logement, et il faut solder toutes les factures de l'ancien ...

[2] Avec le secret espoir que ça me permette de comprendre un peu mieux ce système Unix venu d'une autre planète

[3] J'vous jure m'sieur, j'y suis pour rien !

[4] Je vous invite à taper "initrd /initrd.img-2.6.18-3-k7" avec un clavier qwerty, vous comprendrez ma douleur ...

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