Double jeu

Où comment réussir à se fâcher avec son patron en deux temps trois mouvements ...

Comme la plupart des SSII, la société qui m'emploie depuis plus de deux ans m'a traité comme un bon gros morceau de bidoche bien saignante pendant les deux premiers tiers de cette période. A tel point d'ailleurs que j'étais encore prêt l'été dernier à tout plaquer pour pouvoir évoluer comme je le souhaitais. Jusque là, rien d'extraordinaire.

Là où ça devient admirable, c'est qu'à la suite d'un changement d'organisation dans cette société[1], je dois reconnaitre que les choses ont évolué en ma faveur. J'ai ainsi réussi à obtenir ma mutation (un peu trop) express dans le sud-ouest, et même une petite augmentation[2] en début d'année. Malheureusement, l'augmentation en question n'arrivait pas à couvrir le manque à gagner concédé à l'origine, et malgré les promesses d'une nouvelle réévaluation salariale en cours d'année, Sœur Anne ne voyait toujours rien venir[3] ...

Mon catapultage dans la région Paloise a pu se faire grâce au copinage éhonté de ma nouvelle ingénieure commerciale et du responsable du service de mon nouveau client final. Mais comme la société qui m'emploie n'était pas référencée chez ce client, elle n'a pas eu d'autre choix que de me sous-traiter à une autre SSII qui était déjà dans la place. Dans l'absolu, un moyen comme un autre, si le client était satisfait de ma prestation, de réussir à y entrer de manière plus officielle ...

Là où ça devient cocasse, c'est que le client final a fait savoir aux responsables de la SSII qui possède mon contrat qu'il était satisfait de ma prestation, et que les collègues de cette même société de services ont - sans que je leur demande - poussé leurs responsables à proposer de m'embaucher en direct ! Vu que je ressentais malgré tout toujours un peu d'amertume vis-à-vis de mon employeur, et qu'il semblait que la SSII en question avait les arguments permettant de conserver ses collaborateurs[4], la proposition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, et j'ai répondu "pourquoi pas, il faut en discuter".

Là où ça a commencé à chier dans la colle (l'apprentissage par l'erreur, c'est mon truc), c'est qu'avant même de m'avoir fait une proposition, les responsables de la SSII se sont mis en relation avec mon ingénieure commerciale, histoire de voir si mon transfert était du domaine du possible.

Coup de fil de l'intéressée reçu ce soir, et forcément, je ne nie pas que des tractations sont effectivement en cours.
Malgré quelques arguments bien placés, l'entretien s'est finalement soldé par un "je suis très déçue" qui m'a clairement fait comprendre que ma fiche venait d'être glissée dans la catégorie "traitrise et félonie" de son classeur.

Bref, il ne me reste plus qu'à espérer que la proposition qui doit m'être faite tiendra la route ...

Notes

[1] Et sans doute aussi au fait que quelques unes des menaces lâchées à l'époque ont fait mouche.

[2] Merci Flavien ! Ton sacrifice n'a pas été vain ...

[3] Et n'y croyait pas des masses, de toutes façons.

[4] Dans le genre turn-over jamais vu, je voudrais la SSII qui a des collaborateurs en place depuis 15 ans ...

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