The Herbaliser - Same As It Never Was

Un style immuable et pourtant encore une fois renouvelé, le dernier Herbaliser porte bien son nom.
Et ça faisait un bon bout de temps que l'écoute d'un skeud ne m'avait fait autant de bien ...

La couverture de l'album The Herbaliser - Same As It Never Was
2008 - PIAS / ASIN : B00171NYN6
1. Same As It Never Was - 3'38
2. On Your Knees (feat. Jessica Darling) - 4'12
3. Just Won't Stop (feat. Yungun a.k.a. Essa -3'23
4. The Next Spot - 5'33
5. Can't Help This Feeling (feat. Jessica Darling) - 3'22
6. Amores Bongo - 4'09
7. Street Karma (A Cautionary Tale) (feat. Jessica Darling) - 3'39
8. You're Not All That (feat. Jessica Darling) - 4'35
9. Blackwater Drive - 4'56
10. Game Set and Match (feat. More or Les) - 4'13
11. Clap Your Hands (feat. Jessica Darling) - 3'17
12. Stranded On Earth (feat. Jessica Darling) - 6'44


N'y allant pas par quatre chemins, le titre d'ouverture - à qui l'album doit son nom - balance son groove direct dans les oreilles, et annonce clairement la couleur : pas comme avant, mais si, un peu quand même. Et pour qui aime les scratch beats, les coulées de basse et d'orgue, les coups de pédale wah-wah sur la guitare, et les envolées de cuivres auxquels le groupe nous a habitué au fil de ses albums, bref, tout ce qui fait que le funk est le funk, c'est tant mieux !

Dès le deuxième titre, nous découvrons la voix de ce nouvel opus, j'ai nommé Jessica Darling[1].
Ce titre soul est bien efficace.

Les premières notes de Just Won't Stop sonnent comme une musique de film épique, mais rapidement le flow hip-hop de Yungun nous ramène en terrain plus connu, juste avant d'aborder le premier morceau instrumental de cet album, The Next Spot, qui nous transporte dans les meilleurs années du funk old school, période Isaac Hayes si vous voyez ce que je veux dire.

Sur Can't Help This Feeling, on retourne à la soul pure et dure, mais encore et toujours mâtinée de toutes ces petites touches si funky qui font la patte des Herbaliser. Bon, plus si "pure et dure" du coup, mais d'autant plus jouissive.

Arrive ensuite Amores Bongo, deuxième instru de la galette. Ah mes amis ! Quelle pépite !
On dirait que les deux anglais ont sorti tout ce qu'ils avaient de plus funky du tiroir à musique : barrissements de trompette, cuivres plus conventionnels, petites sonorités électro à la Psyché Rock, glockenspiel, percussions énergiques et triangle. Tout simplement fabuleux ...

Après cette envolée détonante, retour aux sources hip-hop pour Street Karma (A Cautionary Tale). Pas de doute possible à l'écoute, c'est du Herbaliser plus classique, un morceau que l'on aurait - si on l'écoutait en dehors de l'album - du mal à situer entre Something Wicked This Way Comes, Blow Your Headphones et le dernier Take London (à moins de tous les connaitre par cœur, bien entendu).

Nouvelle incursion dans le monde de la soul avec You're Not All That. Encore une fois, efficace.

Troisième et dernière incursion instrumentale de cet album, Blackwater Drive semble tout d'abord promener son funk dans un lointain pays d'Orient. Mais bien vite, une guitare sèche semble nous ramener en terre flamenco, avant que les cuivres nous rappellent une fois pour toutes dans les bas-fonds New-Yorkais. Superbe.

Après la balade orientale, Game Set and Match semble décidé à nous faire faire un tour dans les contrées baltes. Accordéon, violons et mandoline accompagnent ce hip-hop sur fond de gros son bien rond. Je l'aurais bien vue dans le dernier GTA cette chanson là.

Après ces dix minutes d'égarement et de dépaysement, retour avec Clap Your Hands à une bonne vieille soul des familles. Au cas où vous les auriez oubliés, les cuivres vont se rappeler à votre bon souvenir !

Le dernier morceau de ce nouvel opus, Stranded On Earth, est certainement l'un des plus originaux et des plus beaux qu'il m'ait été donné d'écouter.
Pour reprendre les mots (justes) d'un autre site, on dirait qu'Ennio Morricone, Fontanella Bass[2] et les Pink Floyd ont travaillé ensemble sur ce morceau qui délaisse un instant le funk au profit d'un jazz atmosphérique, où le clavecin côtoie sans rougir la basse synthétique. Sublime !

Vous êtes encore en train de me lire ?
Mais bon sang, courez l'acheter !

Pour le plaisir des oreilles, Blackwater Drive :

Notes

[1] Rien à voir avec l'actrice de cul, hein ...

[2] Une des voix de The Cinematic Orchestra.

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