Le Don Quichotte de la copropriété

Ma première assemblée générale de copropriétaires, c'est fait.
Heureusement que la prochaine n'aura lieu (normalement) que dans un an, parce que je ne referai certainement pas ça tous les jours ...

Comme je m'y attendais, les (rares) autres copropriétaires qui avaient pris la peine de se déplacer ne partageaient pas franchement mon envie d'en découdre avec les abus du contrat de syndic proposé par le promoteur.
Eux, ce qui les intéressait surtout, c'était de pouvoir emménager, vendre ou mettre en location au plus vite.
Et je ne peux honnêtement pas les blâmer de ne pas s'être montrés solidaires, vu que le syndic a cassé la plupart de mes arguments[1] de façon très convaincante : vous nous faites un procès d'intentions, vous n'êtes pas juriste, cet arrêt ne s'applique pas à ceci ou à cela, qu'en savez-vous puisque vous n'êtes pas un professionnel ?, etc.

Bref, j'ai vraiment vécu un grand moment de solitude ...

Tout cela n'aura pas été totalement vain, puisque j'ai réussi à obtenir quelques concessions :
- durée du contrat limitée à un an[2],
- abandon des frais pour "prise en charge" de la copropriété
- garantie du syndic que tous les frais supplémentaires seront soumis à l'accord du conseil syndical[3]
- renoncement du syndic à prendre des frais sur les travaux de pose des compteurs d'eau

Une fois le virulent débat sur l'élection du syndic passé, j'ai quand même réussi à regagner un peu de capital sympathie auprès de tout le monde en montrant que je n'étais pas qu'un roquet, mais que j'avais aussi des propositions constructives à faire. Même si je m'en veux d'en avoir oublié la moitié. Je ferai mieux la prochaine fois. ;)

Ça ne s'est pas fait sans douleur[4], mais nous avons pu constituer un semblant de conseil syndical formé de deux membres titulaires[5] et d'un suppléant [6].

Tout ça n'était pas franchement rigolo, mais j'ai quand même dû contenir deux-trois fous rires en écoutant certaines explications vaseuses du syndic, du style :
Lui : "Curieusement, les ascenseurs fonctionnent de mieux en mieux au fil des ans. Il parait que c'est lié au fait que dans les premières années, les déménagements causent des surcharges qui sont néfastes aux mécanismes."
Moi (taquin) : "Qu'est-ce que les gens peuvent bien posséder comme meuble susceptible de rentrer dans une cabine d'ascenseur et de peser plus de 500 kg ?"
Lui : "Un frigo[7], une machine à laver ..."
Moi : "Allons, les deux mis ensemble ne pèsent pas plus de 60kg."
Lui : "Un piano ?".
Une des mamies (tout sourire) : "J'aimerais bien vous voir déménager un piano dans un ascenseur !"
:D

Allez, je peux maintenant me concentrer sur la livraison de l'appart : J-7.

Notes

[1] Pourtant bien préparés : textes de loi correspondants, jurisprudence, etc ...

[2] Ouf ! Nous pourrons au moins tenter de faire jouer la concurrence dès l'année prochaine ...

[3] Même si je ne suis pas certain que ça change grand chose au fond du problème

[4] Avec 5 propriétaires présents (hors représentants du promoteur), dont deux mamies, c'était pas gagné.

[5] Bibi (évidemment) et une nana qui s'est mariée depuis sa réservation et compte du coup vendre son petit deux pièces dès que possible.

[6] Qui habite à 150 bornes de Pau, et n'est finalement qu'un prête-nom afin d'éviter que le CS ne soit plus constitué si l'autre titulaire réussti à vendre avant la prochaine AG ...

[7] La preuve qu'il n'a pas dû en déménager beaucoup ...

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